02/18/2016, 13.11
叙利亚 - 黎巴嫩
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在伊斯兰国监狱里幸存的叙利亚青年:饱受非人折磨

作者 Nour Braïdy

叙利亚青年卡里法·埃尔-克德尔介绍监狱里遭到的严刑拷打。不堪刑讯逼供在所谓供词上签字,因此被判处死刑。他决定逃跑,在一位陌生人的帮助下逃到了阿勒颇。自由记者,今天梦想在巴黎读大学。但没有忘记亲身经历的可怕暴行

贝鲁特(亚洲新闻/OLJ—今天,我们在此发表二十一岁的叙利亚青年卡里法·埃尔-克德尔讲述在伊斯兰国吉哈德分子监狱遭到非人折磨的第二部分。这一切,仅仅因为他在阿勒颇的墙上画了圣母像以示和平象征便被关了整整七个月。在监狱里,他遭到了严刑拷打,不堪刑讯逼供在所谓供词上签字,因此被判处死刑。他决定逃跑,在一位陌生人的帮助下逃到了阿勒颇。今天,身为自由记者的他梦想在巴黎读大学。但始终无法忘记亲身经历的可怕暴行

            在此,我们全文发表他的见证第二部分。感谢黎巴嫩法语媒体《东方日报》允许本社转载:

« Tous les 40 jours, on nous donnait un rasoir qui devait servir à 5 personnes, se souvient-il. Si quelqu'un se rasait la barbe entièrement, il était emmené à la salle de torture, car nous devions juste nous raser la moustache, entre les jambes et sous les aisselles. »

Khalifa dort à même le sol, avec un sac de chaussures en guise d'oreiller.

Si la souffrance devait avoir un son...

Au cours de son séjour, Khalifa parvient à tisser des liens avec certains prisonniers. « Nous avions réussi à fabriquer un jeu d'échecs et nous parlions souvent de ce que nous ferions après notre sortie », raconte-t-il. Selon lui, les détenus, âgés de 15 à 70 ans, étaient « majoritairement des chabbiha (miliciens pro-Assad) et des combattants de l'ASL ». Il côtoie aussi des fonctionnaires arrêtés par l'EI après avoir voté pour la réélection de Bachar el-Assad à la tête de l'État.

Chaque semaine, un jihadiste entre dans la cellule et appelle plusieurs détenus. « Ils ne revenaient jamais, nous savions qu'ils avaient été exécutés. » Un jour, en août 2014, les prisonniers entendent leurs gardes faire la fête et rire aux éclats. Ils venaient d'arrêter un Japonais. Haruna Yukawa sera exécuté en janvier 2015.

Plus traumatisants encore que les rires des geôliers, les cris de douleur des détenus torturés. « Si la souffrance devait avoir un son, ce serait celui-là, lâche Khalifa. Chaque jour, j'entendais les détenus crier Allah et les bourreaux crier l'État islamique!  » Le détenu devait alors répondre « restera ». Pour tenter d'oublier, Khalifa écoute les enregistrements mis à la disposition des prisonniers. « Nous avions le choix entre des hymnes de Daech et des cours sur l'islam. Je les ai tous retenus par cœur... »
Les cris hantent Khalifa. Les odeurs aussi. « L'odeur des excréments, de la sueur, de nos habits sales et de la moisissure ne quittait pas mes narines. La cellule, équipée d'une seule toilette, n'était pas aérée. Elle était obscure et sale. Nous étions sous terre et, en été, la chaleur était étouffante. »

Après 50 jours de détention, Khalifa subit son premier interrogatoire. Comme toutes les séances qui s'ensuivront, il est interrogé par un homme masqué, un Syrien. « Il me disait qu'il savait tout de moi et me frappait avec un tuyau vert pour que je passe aux aveux. » Mais Khalifa ne dit pas un mot. Quelques semaines plus tard, un membre de l'EI entre dans la cellule, le regarde dans les yeux avant de lancer : « Qui a dessiné la Vierge ? Tu es en train de lécher les bottes des nasrani (chrétiens) ? »
À ce moment-là, Khalifa n'a plus de doute : son tour est venu de passer dans la salle de torture.

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